Suite de notre compte-rendu sur la Nouvelle Sociologie des Réseaux selon Bernhard RIEDER.
II- Quel serait l’apport méthodologique de l’ARS pour les sciences humaines ?
1 D’abord en proposant une méthode et un vocabulaire pour caractériser des réseaux sociaux de taille importante.
2: De plus, la modélisation formelle permet de lier propriétés structurelles, mécanismes de croissance et dynamiques émergentes dans un même cadre analytique. ex :étude de la diffusion d’épidémies ou d’informations que la NSR étudie déjà depuis quelques années.
3. L’un des buts consiste à explorer les propriétés de
phénomènes complexes d’une telle manière que ces phénomènes deviennent « classifiables »,
” la NSR pourrait nous donner de nouvelles façons de penser la morphologie de nos sociétés, au-delà des
catégories schématiques de classe, communauté, subculture, etc. et nous aider à mieux comprendre le lien entre dynamique et structure.Les questions comme la
cohérence sociale, la distribution de pouvoir et d’influence, ainsi que le rôle des contacts personnels dans la diffusion d’information pourraient être traités sous un angle nouveau et profiter des possibilités de simulation que permettent les approches formelles.” p.9
Problème : “Pour les SHS, ce genre d’interprétation n’est pourtant guère facile : que signifie que tous les membres d’une société puissent être connectés à travers, en moyenne, 10 liens ? Ou 12 ? Ou 15 ?”(…) l’interprétation des résultats devient un enjeux central “[Watts, 2005, p. 254] : p.9
>>>> donc “et il serait dans notre intérêt de regarder du côté de l’ASR qui, depuis longtemps, se bat avec la question du pouvoir explicatif des modèles formels.” p9
III- L’application aux NTIC et à Internet
car c’est là que RIEDER y voit le meilleur usage : “Nous nous proposons de montrer, à travers deux exemples, que la NSR nous permet d’élargir notre imaginaire en ce qui concerne la structure et dynamique d’Internet en donnant un contenu non métaphorique à la notion de réseau.” p.10
Dès 1999 : Internet est à la fois un « petit monde » (les pages sont liées par des chaînes de liens plutôt courtes) et sans échelle (un petit nombre de pages assure une grande partie de la connectivité). Il ne suffit donc pas de caractériser le Web comme réseau.
“cette structure est essentielle pour comprendre sa signification comme moyen de communication et de délibération de masse. Pour un internaute qui prend un chemin aléatoire, la probabilité de tomber sur un hub est beaucoup plus élevée que celle d’arriver sur une page moins bien connectée.” p10
– monde sans échelle : “le PageRank n’est rien d’autre qu’une façon d’exploiter la structure sans échelle du
Web pour la production d’un classement de pages.” p10
– loi de l’attachement préférentiel :”La NSR nous apprend également que la structure du Web n’est pas aléatoire, mais qu’elle fonctionne selon le principe de l’attachement préférentiel : un site qui reçoit déjà beaucoup de liens sera plus facilement trouvé et recevra encore davantage de liens. Cela veut dire que sur Internet, les riches deviennent effectivement plus riches,” p10
autres articles de l’auteur https://www.cairn.info/publications-de-Rieder-Bernhard–70222.htm
Originally posted 2011-12-25 14:13:48.